La prise en charge des implants mammaires par la sécurité sociale, et éventuellement par votre mutuelle, dépend principalement du motif de la chirurgie (reconstructive ou esthétique) et du type d’implant utilisé. Cet article détaille les conditions pour bénéficier d’un remboursement, les différents types de prothèses prises en charge, ainsi que les frais liés à la pose et au suivi médical. Le cas spécifique des implants en silicone PIP sera également abordé.
Chirurgie reconstructive versus chirurgie esthétique
La première distinction importante concerne le motif de la chirurgie :
- Chirurgie reconstructive : elle intervient généralement après une mastectomie due à un cancer du sein ou une agénésie mammaire (absence congénitale de glande mammaire). Dans ces situations, l’implantation d’une prothèse a pour objectif principal de restaurer une symétrie entre les deux seins.
- Chirurgie esthétique : elle vise quant à elle à augmenter le volume des seins pour des raisons purement esthétiques, sans lien avec une pathologie ou une malformation.
Prise en charge de la chirurgie reconstructive
L’assurance maladie prend en charge intégralement la chirurgie reconstructive du sein, quelle que soit la technique utilisée (implant mammaire, lambeau musculaire, lipofilling…). Le remboursement inclut les frais liés à l’intervention chirurgicale, aux prothèses et au suivi médical. Toutefois, certains dépassements d’honoraires peuvent rester à la charge du patient si le praticien n’est pas conventionné secteur 1.
Prise en charge de la chirurgie esthétique
La prise en charge par l’assurance maladie de la pose d’implants mammaires pour des raisons esthétiques est exceptionnelle et soumise à certaines conditions :
- Hypoplasie mammaire sévère (développement insuffisant des seins) associée à un retentissement psychologique important;
- Anomalies morphologiques congénitales avérées telles que l’asymétrie importante entre les deux seins;
- Suite à une intervention préalable ayant entraîné une dégradation significative de l’apparence du sein.
Dans ces cas précis, il faut obtenir au préalable l’accord du médecin-conseil de votre caisse d’assurance maladie après évaluation médicale. Si celui-ci donne son accord, la prise en charge des frais liés à l’intervention chirurgicale et aux prothèses est possible.
Implants mammaires : remboursement des différents types de prothèses et alternatives
En cas de prise en charge par l’assurance maladie, celle-ci rembourse les implants mammaires préremplis de gel de silicone ou remplis au sérum physiologique. Le choix entre ces deux types d’implants dépend du résultat souhaité, de la morphologie du patient et des recommandations du chirurgien.
D’autres techniques alternatives peuvent être proposées pour reconstruire le sein sans utiliser d’implant :
- Lambeau musculaire : il s’agit d’une technique consistant à prélever un morceau de muscle (généralement au niveau du dos ou de l’abdomen) pour recréer un volume mammaire. Cette méthode est plus invasive que la pose d’un implant mais offre généralement un résultat plus naturel.
- Lipofilling : cette technique consiste à injecter dans le sein une graisse prélevée sur une autre partie du corps (ventre, cuisses…). Elle permet une augmentation modérée du volume mammaire sans utilisation d’implant ni cicatrice importante. Toutefois, plusieurs interventions peuvent être nécessaires pour obtenir le résultat souhaité.
Frais liés à la pose et au suivi médical
Lorsque l’intervention est prise en charge par l’assurance maladie, les frais liés à la consultation avec le chirurgien plasticien, à l’anesthésie, aux prothèses, au séjour en clinique et au suivi médical sont remboursés. Toutefois, des dépassements d’honoraires peuvent être facturés par certains praticiens non conventionnés secteur 1.
Il est important de noter que le remplacement d’une prothèse mammaire pour usure ou complication (rupture, coque…) peut également être pris en charge par l’assurance maladie si la pose initiale avait été réalisée dans un contexte de chirurgie reconstructive.
Cas spécifique des implants en silicone PIP
Les implants mammaires en silicone de la marque Poly Implant Prothèse (PIP) ont fait l’objet d’un scandale sanitaire entre 2010 et 2013 en raison de leur composition non conforme aux normes européennes. En conséquence, les autorités sanitaires françaises ont recommandé le retrait préventif de ces implants chez toutes les femmes concernées.
Dans ce contexte particulier, l’assurance maladie a pris exceptionnellement en charge le retrait des implants PIP ainsi que leur éventuel remplacement par une autre prothèse pour toutes les femmes concernées, quelle que soit la raison initiale de la pose (reconstructive ou esthétique).